Coupe du Monde Féminine 2019 : les dix joueuses à suivre durant le tournoi

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C’est le début de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019. La fête du ballon rond se déroule en France ce jour du 7 juin au 7 juillet, Foot Mercato vous propose de découvrir les dix joueuses à suivre. Gros plan.

Marta, Eugénie Le Sommer, Alex Morgan : qui soulèvera la Coupe du monde le 7 juillet prochain ? Marta, Eugénie Le Sommer, Alex Morgan : qui soulèvera la Coupe du monde le 7 juillet prochain ?

Qui va succéder aux États-Unis ? C’est la grande question entourant l’édition 2019 de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA. Un tournoi qui réunira vingt-quatre sélections du 7 juin au 7 juillet en France. Avant ce rendez-vous au sommet, Foot Mercato a décidé de mettre en avant dix joueuses qui seront attendues au tournant durant le tournoi avec l’éclairage de Dounia Mesli, spécialiste du foot féminin et journaliste pour Cœur de Foot.

Eugénie Le Sommer (30 ans, France) : devant leur public, les Bleues de Corinne Diacre espèrent aller au bout. Pour cela, elles compteront sur Eugénie Le Sommer. Une footballeuse talentueuse qui possède de nombreux points forts d’après Dounia Mesli, spécialiste du foot féminin. « Sa plus grande qualité est son intelligence de jeu. Dans ses déplacements, dans ses choix tactiques, c’est très intelligent. J’ai l’impression que c’est la seule joueuse du monde entier qui arrive à visualiser le match mais en hauteur, c’est comme si elle savait déjà où chaque coéquipière est. Elle a aussi une bonne frappe, elle est précise. C’est elle qui a la meilleure frappe en équipe de France. C’est aussi une très mauvaise perdante. Mais c’est une qualité je pense ». L’attaquante âgée de 30 ans est l’atout offensif numéro un de la France. Expérimentée, elle qui a honoré 159 sélections sous le maillot frappé du coq, elle est surtout redoutablement efficace face aux buts. Au total, elle a trouvé le chemin des filets à 74 reprises en sélection. Meilleure buteuse en activité de l’équipe de France, la Lyonnaise, au palmarès long comme le bras (9 championnats de France, 7 coupes de France, 6 Ligues des Champions), pourrait d’ailleurs rattraper voire même dépasser Marinette Pichon, auteure de 81 buts avec les Bleues. Mais ce n’est pas la priorité de Le Sommer qui vise le Graal suprême comme elle nous l’a avoué lors d’un entretien. « Je me laisse le droit de rêver d’un titre de championne du monde. Il ne faut pas se cacher non plus. On peut avoir de l’ambition sans être prétentieuse. On peut en avoir. L’équipe de France a la qualité pour aller très loin ».

Marta (33 ans, Brésil) : la star de la sélection brésilienne, c’est elle. Mais l’attaquante est aussi une référence dans le monde entier. La trentaine bien entamée, cette joueuse est surtout une vraie guerrière. « Ses qualités sont la technique et la hargne », nous confie Dounia Mesli. « Elle est expérimentée. Elle sait d’où elle vient et elle utilise son vécu comme une force sur le terrain. Donc ça propulse un peu son équipe. Mais je pense que le Brésil n’est pas prêt. Elles ont fait neuf matches amicaux et elles ont perdu à neuf reprises. Donc ça fait peur. Quand elles jouent, elles ne misent que sur la technique et elles ne pensent pas à la tactique et à la stratégie. On a l’impression qu’elles jouent comme si c’était du foot de rue. C’est un peu le défaut de cette équipe. Je ne vois pas Marta jouer son rôle de catalyseur, de leader. Elle est un peu sur la pente descendante ». Elle est pourtant toujours considérée comme l’une des meilleures joueuses de la planète. Il faut dire que celle qui évolue au club d’Orlando Pride a été nommée six fois meilleure footballeuse de l’année par la FIFA (en 2006, 2007, 2008, 2009, 2010 et 2018). Souvent élue meilleure buteuse dans tous les championnats où elle est passée, Marta, dont la technique et l’explosivité sont souvent mises en avant, espère bien continuer à empiler les buts avec la Seleção durant le Mondial (110 buts en 133 capes). Une compétition que celle que l’on surnomme la « Pelé en jupe » veut remporter elle qui a notamment remporté deux médailles d’argent avec le Brésil aux JO en 2004 et 2008.

Alex Morgan (29 ans, États-Unis) : l’Américaine est une star en puissance. Côté terrain, l’attaquante a fait toute sa carrière au pays, hormis une pige de quelques mois à l’OL Féminin en 2017. En sélection, elle totalise 102 en 161 rencontres. Une équipe avec laquelle elle a remporté les JO en 2012 et la Coupe du Monde en 2015. Tenante du titre, elle veut remporter ce trophée avec la Team USA, qui a toujours été au minimum sur le podium à chacune de ses participations. Une bonne habitude qu’Alex Morgan veut garder elle qui sera attendue. « Sa force est sa percussion. C’est un rouleau compresseur. Elle passe sur l’ennemi, elle n’en a rien à faire. C’est ce que j’aime chez elle. Elle a aussi une bonne vision de jeu. J’aime bien aussi comment elle court. Elle a vraiment une course atypique. Elle aimait bien se comparer au cheval, on l’appelait « baby horse ». Quand elle court, elle est plus sur le devant de son pied que son talon. Ça lui donne beaucoup d’explosivité. Elle sait se déplacer, elle sait être là où on ne l’attend pas. Elle est très intelligente. C’est une autre intelligence qu’Eugénie Le Sommer. Elle est plus dans l’instinct ». La joueuse de 29 ans est aussi une vedette sur le terrain médiatique. Sponsorisée par de nombreuses marques, elle est très suivie sur les réseaux sociaux (5,8 millions d’abonnés sur Instagram, 3,5 millions sur Twitter) et elle enchaîne les unes des magazines. Elle utilise aussi son image pour prendre position sur des sujets importants. Récemment, elle a indiqué qu’elle ne se rendrait pas à la Maison Blanche en cas de succès des USA au Mondial car elle n’est « pas favorable à beaucoup de choses que l’administration actuelle défend ».

Dzenifer Maroszán (27 ans, Allemagne) : la milieu de terrain possède un joli palmarès elle qui a remporté la Ligue des Champions avec Francfort (en 2015) et l’OL (en 2017, 2018 et 2019). Sacrée meilleure joueuse de D1 Féminine lors des trois dernières cérémonies des Trophées UNFP et troisième du Ballon d’Or Féminin 2018, Maroszán a aussi brillé en sélection. Une sélection avec laquelle elle a gagné l’Euro en 2013. Une footballeuse dont le talent est reconnu par tous, notamment par Dounia Mesli, spécialiste du foot féminin. « Cette joueuse est un bijou. Pour ma part, je trouve qu’elle ne s’est révélée qu’en fin de saison en D1. En début de saison, elle avait eu son embolie pulmonaire donc c’était un peu compliqué pour elle. Elle a été un peu en retrait. Elle s’est imposée petit à petit cette saison. C’est une joueuse très mystérieuse. Elle est d’origine hongroise mais elle joue pour l’équipe d’Allemagne. J’ai l’impression que par rapport à ça elle doit en faire plus que les autres et c’est pour ça qu’elle arrive à être aussi impressionnante sur le terrain. Elle a un jeu atypique, elle est calme et sûre d’elle. Elle sait mettre le ballon là où il faut. C’est une vraie meneuse de jeu ». En France, la native de Budapest sait qu’elle sera observée de près.

Christine Sinclair (35 ans, Canada) : 181 buts en 281 sélections, voici le bilan de la Canadienne. L’attaquante de Portand n’est qu’à trois longueurs du record mondial de l’Américaine Abby Wambach (184 buts, à la retraite depuis 2015), meilleure buteuse toutes sélections confondues. En plus d’être une buteuse chevronnée, Sinclair est considérée comme une légende dans son pays où elle évolue avec la sélection depuis l’an 2000, soit pratiquement 20 ans. Le temps pour elle de remporter une médaille de bronze lors de JO de Londres en 2012. Un élément clé à suivre pour la spécialiste du foot féminin. « C’est une joueuse expérimentée. Elle a marqué à toutes les coupes du monde depuis 2003, depuis qu’elle y est. C’est la tête d’affiche du Canada. Quand elle ne sera plus là, l’équipe du Canada va avoir du mal. C’est une légende. Elle a un jeu très puissant. Elle en impose sur le terrain par son physique. Elle est très importante dans le rouage du Canada. C’est l’élément clé. Si elle n’est pas là, elles sont perdues ».

Saki Kumagai (28 ans,Japon) : comme Le Sommer et Maroszán, la Japonaise évolue à Lyon. Une ville où aura lieu la finale du Mondial, ce que vise Kumagai. Passée par Urawa au Japon puis Francfort, la footballeuse nippone est la pièce maîtresse de sa sélection. Polyvalente, elle est capable de jouer aussi bien en défense centrale qu’au milieu de terrain. Un vrai atout pour le Japon pour Dounia Mesli. « Kumagai est vraiment un leader de l’ombre. Elle est très discrète, mais elle sait répondre présente quand il le faut sur le terrain. Elle sait fait les efforts défensifs. Sous les ordres de Reynald Pedros (son coach à l’OL), elle a un peu changé de rôle, elle est plus passée milieu défensive. Avant, elle était plus relayeuse. Cette saison a été compliquée pour elle. Ça pourrait peut-être lui porter préjudice car elle va avoir beaucoup à faire. C’est l’une des plus anciennes de l’équipe. Lors du match Japon-France, les Japonaises ont eu beaucoup de mal. Elles étaient perdues. Il n’y avait que Kumagai qui essayait de sauver les meubles ». À Saki Kumagai de leur montrer le chemin à suivre !

Lieke Martens (26 ans, Pays-Bas) : la footballeuse née en 92 a beaucoup voyagé durant sa carrière. Outre la Hollande, elle a évolué en Belgique, en Allemagne, en Suède avant de signer en Espagne en 2017. Une année importante puisqu’elle a remporté l’Euro avec son pays (elle a été élue meilleure joueuse du tournoi) avant de signer au FC Barcelone. Un club avec lequel elle a joué la finale de la Ligue des Champions perdue face à l’OL. La Néerlandaise n’a pas vraiment brillé durant cette rencontre, elle qui est pourtant pétrie de talent. C’est une certitude « Après l’Euro 2017, ça a été un raz de marée pour elle. Martens est polyvalente et elle ne rechigne pas à faire les efforts pour son équipe », précise Dounia Mesli. « C’est une joueuse qui sait répondre présente pour son équipe. Elle sait que le collectif passe avant tout. Il faut juste qu’elle soit un petit peu plus mûre. Elle n’évolue pas à un poste facile puisqu’elle joue sur les côtés. Je la verrais plus jouer en pointe. Elle est rapide, elle percute. Il faut qu’elle progresse au niveau de sa vision de jeu ».

Samantha Kerr (25 ans, Australie) : de plus en plus citée parmi meilleures joueuses de la planète, l’attaquante des Red Stars de Chicago a terminé cinquième lors de l’élection du Ballon d’Or Féminin 2018. Redoutable face au but, la capitaine australienne est l’une des joueuses qui monte et qui compte. Avec 24 buts en 67 capes en sélection, Kerr devra répondre présente lors de la plus prestigieuse des compétitions. « Il y a beaucoup de bruit autour de cette joueuse. Certains se sont étonnés qu’elle n’ait pas été élue meilleure joueuse du monde. J’ai vu certains de ses matches et je l’ai trouvé parfois transparente. Mais elle a envie de bien faire. Elle sait jouer avec son équipe, faire les bons déplacements et bien transmettre les ballons. Sa technique et sa précision font sa force ». Une joueuse dont on va parler à coup sûr d’autant que les Matildas sont parmi les favorites du Mondial. « L’Australie peut aller loin et peut même aller en finale. C’est un mix entre le jeu des États-Unis, le jeu de l’Angleterre et celui de la France », nous assure Dounia Mesli.

Lucy Bronze (27 ans, Angleterre) : la native de Berwick-upon-Tweed est une vraie battante. La latérale, qui évolue à droite, a réussi pratiquement partout où elle est passée. À Liverpool, elle a remporté le championnat d’Angleterre en 2013 et en 2014. Idem à Manchester City où elle a notamment gagné ce titre en 2016. Depuis 2017, elle a rejoint Lyon où elle continue sa moisson de trophées (2 championnats, 1 coupe de France et deux victoires en Ligue des Champions). Avec l’Angleterre (48 sélections, 5 buts), elle espère enfin s’imposer et gagner un titre. En 2015, la sélection avait terminé troisième du Mondial. Depuis, Lucy Bronze a mûri et a musclé encore plus son jeu elle qui est réputée pour être une joueuse solide. Ce que confirme la spécialiste du foot féminin Dounia Mesli : « Bronze a une bonne intelligence de jeu. Elle est latérale, mais elle fait beaucoup d’efforts offensivement. Elle a une vraie qualité d’endurance. C’est l’une des joueuses les plus endurantes que j’ai jamais vues. Elle a beaucoup d’abnégation, fait beaucoup d’efforts pour son équipe. Elle est altruiste. Lucy Bronze peut partir à la guerre. Tu sais que tu es en sécurité avec elle. Elle est là pour son équipe et donne tout ».

Sofia Jakobsson (29 ans, Suède) : la France, Sofia Jakobsson la connaît bien. Depuis 2014, elle défend les couleurs de Montpellier. Avant cela, elle avait pas mal bourlingué puisqu’elle avait joué en Suède, en Angleterre ou encore en Allemagne. Cet été, elle compte bien aider son pays à figurer sur le devant de la scène, elle qui n’a pas vécu une saison évidente comme nous le raconte Dounia Mesli. « Sofia Jakobsson n’a pas fait une saison de dingue. Elle a été blessée pendant neuf mois environ. Mais elle s’est réveillée sur la fin. Elle impressionne par sa qualité de frappe, sa précision, sa hargne sur le terrain. Elle se remet toujours en question, elle cherche à se perfectionner pour être la meilleure pour son équipe et pour être décisive. Quand elle ne marque pas, elle est vraiment frustrée. Elle doit juste progresser dans ses déplacements parfois. Parfois, elle n’y est pas ». À elle de mettre ses qualités au service du collectif pour essayer d’aller chercher le plus beau des trophées en France. L’histoire serait belle.

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